Par Nathanaël Dos Reis
Faire de la reconstitution historique c'est faire des choix. Avant de choisir un personnage en particulier (son statut social et son métier), il convient de définir une période, puis de déterminer une zone géographique d'étude. L'association De Gueules et d'Argent travaille sur le XIIe siècle en Savoie. Deux questions se sont offertes à nous : Quel XIIe siècle ? Comment aborder l'espace savoisien médiéval ?
Nous avons décidé de nous centrer sur la fin du XIIe siècle, une période correspondant aux années 1170-1210. Cette période couvrant la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle est fascinante car il s'agit d'une époque charnière en Europe occidentale. On assiste à une transformation des mentalités séculaires.
En Savoie, cette période correspond au règne du comte Thomas 1er : 1189-1233. Thomas a posé les bases d'une administration comtale efficace sur laquelle vont pouvoir s'appuyer ses fils (Amédée IV, Thomas II, Pierre II, Philippe Ier). Nous avons choisi de reconstituer la troupe militaire d'un chevalier vassal du comte Thomas 1er. Nous nous sommes fixé comme bornes chronologiques les dates du début du règne de celui-ci : 1189-1210.
Il existe très peu de sources issues de la Savoie du XIIIe siècle et encore moins sur celle du XIIe, mais nous savons que le comté est un carrefour important en Europe occidentale. Les marchands italiens traversaient la Savoie pour se rendre dans les foires de Champagne. Les diplomates anglais et français passaient eux aussi par notre territoire afin de rencontrer le pape, tandis que les agents de ce dernier faisaient de même pour voyager en Europe.
Le Comté de Savoie étant situé au croisement de l'Italie du Nord, du Saint Empire Romain Germanique, de la Provence et de la France, nous utilisons les sources primaires issues de ces zones géographiques. La Savoie développe dès la fin du XIIe siècle des échanges diplomatiques important avec l'Angleterre, c'est pourquoi nous nous autorisons à travailler à partir de certaines sources primaires anglaises.
En revanche, nous écartons de nos recherches les parties de l'Europe qui présentent selon nous de trop grandes différences culturelles : l'Italie du sud, la Sicile, la péninsule ibérique, les Balkans ainsi que l'Europe du Nord (pays scandinaves).
Afin de proposer des costumes et des équipements crédibles, nous avons fait le choix d'élargir nos recherches aux territoires voisins. La difficulté réside dans le fait d'arriver à rester cohérent dans notre démarche. Il est compliqué de parler de "particularisme savoisien" - à propos des équipements ou costumes - en l'absence manifeste de sources locales. Mais cela ne doit pas être un prétexte à l'absorption sans réserve de toutes les particularités régionales voisines sous risque d'arriver à une vaste cacophonie culturelle incohérente.
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