Par Nathanaël Dos Reis
Le sujet de l’organisation et de la disposition des campements militaires au XIIIe siècle questionne. Les illustrations sont rares et ne nous montrent bien souvent qu’une partie d’un campement et non sa disposition globale. De plus, les ouvrages destinés à de riches commanditaires (Bibles enluminées) nous montrent des camps composés principalement de larges pavillons. Il faut attendre 1328 pour admirer la première représentation entière d’un camp avec ses pavillons, ses huttes de pailles destinées aux soldats et ses abris fait de branchages (Simone Martini, fresques du palais communal de Sienne). Quant aux sources textuelles, elles ne sont pas très bavardes et quand elles le sont, nous nous sommes confrontés au problème du vocabulaire utilisé pour désigner les différents types de tentes (brehants, herberges, loges, logis, maison de canevas ou de lin, pavillons, tabernacles, tentes, trefs...).
Cette année à Guerre Féodale, nous avons tenté d’évoquer un petit campement militaire en nous appuyant sur le peu d’informations en notre possession. Cette expérience, nous souhaitons la partager au travers de cet article. Il y a encore beaucoup de choses perfectibles, et des réflexions à approfondir.
Le camp était dirigé par le chevalier, lui-même secondé par son écuyer. L’écuyer à Guerre Féodale est un jeune homme en passe d’être adoubé, il a pratiquement terminé son apprentissage et doit seconder son maître. Le chevalier dû s’occuper de gérer, à la fois, les affaires militaires et la logistique de son camp.
Pour les affaires militaires, le chevalier s’est appuyé sur deux officiers qui font partie de l’état-major : les clients. En Savoie ils étaient des soldats de métier et se voyaient confier des missions de surveillances de points névralgiques, d’escortes, et d’encadrements de piétons. Il semble qu’ils travaillaient en relation étroite avec les châtelains. A Guerre Féodale, chaque client a encadré un groupe de trois soldats. Des roulements entre les groupes ont été mis en place entre groupe de garde et groupe de repos/intendance.
Le chevalier devait également être vigilant quant aux besoins logistiques. L’intendante était l’officier qui devait seconder le chevalier sur les préoccupations « basiques » du camp : approvisionnement en eau et en bois, préparation des repas, surveillance du feu.
Outre les trois femmes qui formaient le service intendance, il y avait sur camp un autre civil : le serviteur du chevalier. Attentif aux besoins de son maître, il s’est assuré que ce dernier ne manquait de rien.
Le camp a été dressé dans le cadre d’une surveillance de territoire. Dans ce contexte, le choix de l’emplacement a été fait de façon à assurer son approvisionnement en eau et d’en maîtriser l’accès : le camp fut installé à proximité d’un ruisseau.
Les tentes ont été disposées de la manière suivante : la tente seigneuriale fut placée à l’une des extrémités du camp. La tente fut montée dos à une berge escarpée et à côté de fourrés qui lui conféraient une protection naturelle. De chaque cotés ont été dressés les tentes des officiers militaires et civil. L’auvent a été placé au centre du camp, dans le prolongement de la tente seigneuriale. Quant aux tentes des soldats, elles se situaient à la suite des tentes des officiers, formant ainsi une « ceinture » de protection autour de l’auvent. Nous avons souhaité que les abris des participants soient cohérents avec le niveau de richesse de leur personnage. C’est pourquoi les officiers avaient des tentes plus imposantes que celles des soldats.
Des installations ont été pensées et réalisées durant ce prototype. Des trépieds furent conçu afin d’y stocker l’équipement des soldats. Chaque trépied accueillait les casques, les boucliers, et les lances de trois soldats. Cet élément simple mais efficace permet de regrouper à un même endroit tout l’équipement du soldat qui n’est pas en faction.
CONTAMINE (Philippe), La guerre au Moyen-Âge, Paris, 2003
DEMOTZ (Bernard), Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen-Âge, Genève, 2000
DUBY (Georges), Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde, Paris, 1984
MARTIN (Hervé), RUSSON (Marc), Vivre sous la tente au Moyen-Âge, Renne, 2010
MARTINI (Laetitia), Évocation d'un campement seigneurial occidental au XIIIe siècle, Clic. [en ligne]. http://s419357288.siteweb-initial.fr/articles/campement-seigneurial-occidental-au-xiiie-si%C3%A8cle/ [page consulté le 30 mai 2016]
Écrire commentaire
CANLERS mauricecanlers@yahoo.fr (samedi, 15 juin 2024 10:29)
comment chauffait-on une tente militaire au moyen age ? merci j'écris un roman médiéval j'en suis au siège de chateau-gaillard, j'ai quelques difficultés à trouver les modes de vie les plus simples d'un siège